Le papillon de l\'espoir

Le papillon de l\'espoir

Mère



Mère, sèche tes pleurs, ton enfant te regarde !
Relève ton beau front alourdit de douleur,
Un souffle autour de toi se complaît et s’attarde,
C’est mon Âme qui cherche à consoler ton cœur.

Je viens faire cesser ce mensonge terrible
De la mort que l’on veut allier au néant,
Et malgré qu’à tes yeux je demeure invisible,
Je te clame bien haut : Je suis bien vivant !

Mère, écoute ma voix, que ton chagrin s’apaise,
Je suis à tes côtés, je suis à tes genoux,
Je caresse ta main et tendrement je baise
Les fils blancs que je vois dans tes cheveux doux.

J’accours lorsque je sais que ta marche défaille,
N’ayant pas oublié mon rôle de soutien,
Pénétré de fierté, je te prends la taille
Jusqu’à ce que ton pas se règle sur le mien.

Mère, n’accuse pas la divine puissance
Qui t’a repris le fruit, l’objet de ton amour,
Car, pour moi, cette mort est une renaissance,
Une grande envolée au bienheureux séjour.

J’ai quitté sans effort mon humaine dépouille,
Qui me semble aujourd’hui quelque sombre cachot ;
J’ai délaissé le corps que la souffrance fouille
Et mon âme est partie au gré du divin flot.

Mère, il n’est point de mots, de terrestres images,
Dignes de reproduire avec fidélité,
Le grandiose aspect des célestes rivages
Vers lesquels, doucement, je fus emporté.

Ebloui, j’atteignis un splendide domaine
Où règne sans mélange un bonheur infini,
Et je goûtais enfin cette paix souveraine
Réservée aux élus du royaume béni.

Rapide et plus léger que la vive hirondelle,
Je sillonne l’espace et ses champs lumineux
Où mon regard doté d’une acuité nouvelle
Découvre avec émoi des tableaux radieux.

A chacun de mes pas quelque soleil se lève
Sur des mondes nouveaux et des humanités,
Je franchis des torrents, des montagnes de rêves,
De magnifiques forêts, des fleuves enchantés.

Aussi je ne veux plus te voir verser de larmes,
Ecoute ma prière, écoute mon appel,
Chasse le doute affreux, les horribles alarmes,
Le Seigneur a pitié de ton chagrin maternel.

Prie et tu sentiras ma réelle présence,
Dieu ne sépare pas les cœurs unis d’amour,
Souris, mère chérie, à la grande espérance
De retrouver ton fils bien plus beau que le jour.

Tu ne peux pleurer, puisque je m’émerveille
Et que l’on m’a promis de te montrer le port,
Le céleste séjour où, vigilant, je veille
Sur les jours de ta vie et l’instant de ta mort.

Car, lorsque sonnera cette heure magnifique,
Tu me verras debout, tel un ange vainqueur
Et mes bras te feront un superbe portique
Pour entrer avec moi dans l’éternel bonheur !

Suzanne Misset.Hoppes


22/06/2009
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